Cinéfeel mécénat : « Il ne faut pas sous-estimer la portée que peuvent avoir les films sur la société »

Tous les producteurs ne le savent que trop bien : financer un film peut ressembler à un parcours du combattant. Pour les aider, Cinéfeel mécénat se propose de trouver des mécènes, entreprises ou particuliers, qui souhaitent soutenir la création artistique et participer à des projets qui leur ressemblent. Au-delà du soutien financier, un bon moyen pour les entreprises de renforcer leur image de marque, d’impliquer leurs salariés dans des projets à forte valeur ajoutée, tout en défiscalisant leurs dons jusqu’à 60%. Entretien avec la fondatrice de ce fonds de dotation gagnant-gagnant, Natacha Sitbon.  

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Comment est née l’idée de Cinéfeel mécénat ? 

Le marché de l’audiovisuel connaît une baisse des aides alors que de plus en plus de producteurs ont besoin de fonds. De leur côté, les entreprises cherchent à s’engager sur l’associatif et la RSE, à agir pour l’intérêt général. On répond donc à plusieurs problématiques. Dès le premier mois, une trentaine d’agences de production nous ont appelé. C’est comme ça que l’aventure a démarré et qu’on a pu commencer à se faire des contacts.

Que proposez-vous aux producteurs qui vous appellent ? 

On leur propose trois paliers d’accompagnement, sur lesquels on se rémunère en fonction de notre niveau d’implication. Nous prenons 10% de la somme investie lorsque les producteurs ont déjà un mécène et font appel à nous pour simplement mettre en pratique la défiscalisation. 15% lorsque les équipes de production ont besoin d’être formées et accompagnées dans leur recherche de mécènes et dans la structuration de leur projet. Et 20% lorsqu’on les met directement en relation avec un mécène qui souhaite soutenir leur projet. 

Quelle que soit la situation, on met un point d’honneur à rencontrer tout le monde, à accorder le temps qu’il faut pour leur expliquer comment tout ça fonctionne et répondre à leurs questions. 

L’enjeu, c’est aussi de démarcher des mécènes, quels sont vos arguments ?

Environ 170 millions d’euros sont dépensés dans le mécénat culturel en 2024. Bien sûr, c’est moins que les dons destinés au social ou à l’environnement mais justement, il ne faut pas sous-estimer la portée que peuvent avoir le cinéma, les documentaires et les séries sur ces sujets-là. On sait à quel point leur résonance est forte au niveau de la société. 

Par ailleurs, on lance un partenariat avec les équipes d’Ecoprod, tous les projets qu’on accompagne devront être produits de manière éco-responsable et répondre à des critères audités pour le certifier. Ça aussi c’est un argument à faire valoir auprès des mécènes

Le dernier point est évidemment financier, les entreprises peuvent défiscaliser leurs dons jusqu’à 60%. 

Au-delà de ces arguments, quelles relations entretiennent les mécènes avec les films qu’ils soutiennent ? 

Ce qu’on constate, c’est que la relation avec les mécènes est beaucoup plus apaisée qu’avec des investisseurs, car qui dit investisseur, dit retour sur investissement. Le mécénat est plus flexible, plus souple. Notre métier, c’est aussi de réfléchir à comment faire vivre cette relation. Habituellement, les entreprises ont leur nom au générique, peuvent être invitées aux avant-premières, accompagner les équipes en festival ou organiser des projections privées pour leurs salariés. Il faut aussi aller plus loin, récemment, on a accompagné un projet d’animation et mis en place des cours de dessins avec les équipes du film. Le mécénat, c’est quand même avant tout une histoire de partage, d’émerveillement, c’est pour ça qu’on est là.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de Cinéfeel mécénat.