Génération LA BOUM : 40 ans après, toujours aussi fans
Cela reste le « teen movie » français par excellence, marqueur des années 80, tremplin supersonique pour son actrice principale Sophie Marceau : La Boum, vite suivi de La Boum 2, histoires de balbutiements amoureux sur fond de mobylettes, de téléphones à cadran en bakélite orange, lors d’un temps révolu où le beau gosse du lycée s’appelait Raoul ou Jean-Pierre. A l’époque, des millions d’adolescents en font leur film de chevet, et plus encore. Mais à quoi rêve aujourd’hui la génération des Boumers ? Par Ambre Chalumeau (article paru dans Sofilm n°78)
La scénariste Danièle Thompson serait rentrée chez elle un jour pour découvrir sa fille adolescente et ses amis en pleine « boum », volets fermés, collés par paire, ondulant sur des mièvreries. À l’abri dans son bureau, elle se serait ensuite attelée au scénario d’un film qui raconterait de l’intérieur cette adolescence pataude et touchante. Claude Pinoteau, qui avait sévi dans le genre quelques années plus tôt avec La Gifle, se joint au projet : le 17 décembre 1980, La Boum arrive sur les écrans… et fait un flop. Le lendemain pourtant le film se redresse, surprend le surlendemain, puis affole dès le week-end, pour finir par caracoler en tête du box-office. 4,3 millions d’entrées : le bouche-à-oreille a fonctionné, et pendant la propice période des vacances de Noël, les adolescents se sont rués en salles, avec ou sans leurs parents.
En tout, La Boum reste 35 semaines à l’affiche ; de quoi ancrer le film dans la mémoire d’une génération. Les jeunes spectateurs retournent en salles le voir et le revoir, jusqu’à une vingtaine de fois, d’après les hecto-tonnes de lettres que reçoivent les acteurs du film, Sophie Marceau en tête, qui publie en 1981 une lettre ouverte dans le magazine Salut ! pour expliquer qu’après avoir répondu à plus de dix milles missives en six mois, elle ne peut plus tenir le rythme. Dans les courriers, beaucoup s’adressent non pas à elle mais à « Vic », son personnage, lui expliquant qu’il n’y a qu’elle qui peut les comprendre, et qu’il faut absolument qu’ils la voient. Bien avant l’âge d’or des sitcoms AB, la vie des apprentis comédiens devient un enfer. Dès que l’un d’eux rentre quelque part, le personnel met immédiatement la musique du film, le slow « Reality » composé par Vladimir Cosma et joué par Richard Sanderson. Sheila O’Connor, qui interprète la fidèle Pénélope, reçoit des têtes de mort et du sang séché par la poste, se fait martyriser par ses profs, et abandonne même ses études. La « Boum-mania » prend des proportions hallucinantes, comparables à la Bruel-mania, autre fièvre lancée, pour le coup, à la fin des années 80 – les deux partagent d’ailleurs le même lieu de culte : le quartier du Panthéon à Paris, où réside et étudie Vic pour la première, et où se déroule la chanson « Place des grands hommes » pour la seconde. La Boum sort en version livre, et part comme des petits pains ; Sophie Marceau enchaîne les interviews et les séances photos et fait frénétiquement la une de Ok!, Salut!, Podium, Jours de France, Elle, Paris Match ou Jeune Fille, qui proposent des tutos pour « s’habiller La Boum », se maquiller comme Vic, et dévoilent dans le menu détail la vie intime de l’actrice ; son vrai nom fuite dans les journaux. Le harcèlement de fans et de journalistes passe à la vitesse supérieure. Certains se réunissent en bas de l’immeuble familial où vivent les parents de Sophie à Gentilly, Val-de-Marne. Pour préserver un semblant d’intimité, la famille doit déménager. Sophie Marceau apparaît dans d’innombrables publicités, et enregistre dans la foulée un 45 tours, le désormais inaudible Dream in Blue, en duo avec François Valéry.
Et encore, ce n’est que la France. En Italie, où la BO est sortie avant le film, générant une attente considérable, des émeutes ont lieu aux premières : il y a un blessé à Rome, et 25 à Naples. « Ils se piétinaient », racontait en 2003 Claude Pinoteau dans le documentaire Les Enfants de la Boum. Le film y fera 7,8 millions d’entrées, soit le plus gros succès du box-office en 1981. Au Japon, même histoire. Des hordes de fans accueillent Sophie Marceau avec des hurlements à l’aéroport d’Osaka, où la jeune fille multiplie, là aussi, les séances photos et les publicités pour tous les produits imaginables. En 1982, La Boum 2 ravive le souffle de la Boum-mania, qui porte aux nues la relation entre Sophie Marceau et Pierre Cosso, ensemble à la ville et à l’écran. Le couple passe son temps à prendre des photos et à répondre à des questions intrusives. Comme les magazines adolescents montent chaque broutille en rumeur de rupture, la Boumosphère frémit. Sophie Marceau, 16 ans alors, est déjà exposée à toutes les dérives d’un star system vorace. De tout le casting adolescent, elle est la seule qui réussira à se faire un nom dans le cinéma. Les deux films laissent derrière eux de jeunes acteurs catalogués à vie, exsangues de leur popularité soudaine et parfois dégoûtés de l’expérience de la célébrité précoce. La faute à cette génération de fans qui aura eu pour dénominateurs communs le souvenir de la tête de leurs parents le soir de l’élection de François Mitterrand, les joies forcément relatives du service militaire, mais aussi et surtout La Boum.
Les Boumeurs se souviennent
Hervé avait 16 ans lorsqu’il a découvert le film, le mardi 10 février 1981. À l’époque, ses parents se disputent souvent, il est amoureux de filles inaccessibles… Lorsqu’il découvre Vic, fille de parents qui doivent surmonter une crise dans leur couple, espérer son premier baiser et découvrir l’amour, il rentre chez lui et se rue sur son journal intime : « J’ai eu l’impression de vivre ma vie. Je suis très troublé. Ce film m’a complètement bouleversé. » Quarante ans plus tard, il s’en souvient encore. « Le film a eu un impact important dans ma vie. Déjà, c’était un des premiers films que je suis allé voir seul. Je m’en souviendrai toujours, il était diffusé dans une petite salle de cinéma, j’étais dans les premiers rangs, je levais la tête – le générique de début a commencé – je n’avais pas conscience de ce que j’allais vivre. Je suis resté jusqu’à ce que les lumières se rallument, et je suis ressorti de là complètement hagard. » Le lendemain, il achète tous les magazines disponibles en kiosque où s’affiche le visage de Vic. Il prend l’habitude de collectionner tous les articles de presse qui mentionnent le film. Puis il retourne le voir en salle, le 3 juin 1981, le 6 juin 1981, et le 3 mai 1982. Il emmène un magnétophone au cinéma pour enregistrer les dialogues du film, qu’il écoute ensuite en boucle, en attendant la première diffusion de La Boum à la télévision, le 25 décembre 1983 (ça aussi, il l’a noté). Le 13 juin 1981, il vit sa première boum. Le slow « Reality » passe en boucle, l’identification est totale. Vingt-huit ans plus tard, un autre mardi 10 février, il va au cinéma avec sa femme et sa fille de 15 ans découvrir LOL. La boucle est bouclée. « La Boum a été un mythe pour ma génération, explique-t-il. Ça a clairement été mon premier choc cinématographique. Je m’identifiais complètement aux personnages. Aujourd’hui, c’est toujours un film qui a une grande importance dans ma vie. Quand je le regarde, je peux m’identifier aux parents : les scènes où il faut aller chercher sa fille à une boum, celles où ils s’inquiètent car elle ne rentre pas… J’ai eu aussi une identification extrêmement forte à L’Étudiante, et puis à LOL, où j’ai retrouvé Sophie Marceau maman. On a évolué ensemble, on a le même âge… »
Car le premier ingrédient de la « Boum-mania », c’est bien sûr Sophie Marceau. Les filles l’enviaient, les garçons la voulaient. Et en tombaient même follement amoureux : Hervé confesse avoir eu des photos de « Sophie » dans sa chambre qu’il embrassait le soir. S’il reconnaît avoir ressenti une grande jalousie envers le bellâtre en veste en jeans et yeux bleu piscine Pierre Cosso, il avoue quand même préférer ce dernier au réalisateur et ancien compagnon de Sophie Marceau, Andrzej Zulawski. La raison à cela est assez simple à comprendre : beaucoup des jeunes amateurs de La Boum ont ressenti une drôle de gêne en 1986 en découvrant le film Descente aux enfers. Sophie Marceau est devenue une jeune femme de presque 20 ans et joue l’amante de Claude Brasseur, son père dans La Boum… « J’ai eu beaucoup de mal à la voir dénudée avec Claude Brasseur. Comme plusieurs garçons à l’époque, j’avais un peu l’impression que Sophie Marceau nous appartenait. » Même son de cloche chez François, fan de la première heure. « C’était le début de mon amour pour Sophie Marceau. À l’époque, on aurait voulu qu’elle soit dans notre lycée, juste pour pouvoir être de ses connaissances. Puis vient la vraie adolescence, et là au moindre chagrin d’amour, elle devenait celle dont on rêvait. Puis à l’âge adulte, on espérait être de ses amis, boire un verre ou aller au restaurant, se chamailler avec elle comme avec une sœur ou une cousine, se raconter des trucs sans être gêné par sa notoriété. » « Moi je l’adorais, mais j’en étais aussi incroyablement jalouse, avoue à son tour Marina, qui a découvert le film en salle, à Paris, en décembre 1980.Ça a été une claque. C’était la première fois que j’allais voir un film dans un cadre autre que celui de l’école. Je me souviens qu’il faisait moche, on avait décidé d’aller au ciné avec des amies… Et on y est retournées le lendemain. Et le surlendemain. Tout notre argent de poche y passait, à chaque fois on ramenait quelqu’un de nouveau qui revenait toujours avec nous après. À la fin, on prenait toute une rangée du cinéma… »
« Quelle que soit l’époque »
Même s’ils ont logiquement dépassé la quarantaine, les ados des années 80 continuent à faire vivre la Boum-mania. Pour cela, ils créent des groupes Facebook où ils peuvent partager leurs souvenirs de scènes cultes, leurs répliques préférées ou les photos de leurs gigantesques collections découpées dans les magazines pour ados aux mises en page flashy. Parfois il arrive même que la gêne s’efface et que les confessions s’invitent dans les fils de discussion. L’un avoue écrire à Sophie Marceau deux fois par an, l’autre confesse avoir appelé sa fille « Vic » en hommage. Parmi ces fans acharnés, on trouve des gens de tous âges. Car La Boum n’est pas le seul apanage des adolescents des années 80 : les ados suivants ont rejoint le cortège, avec la fougue des fraîchement convertis, plus royalistes parfois que les rois. Le groupe a d’ailleurs été fondé par Métin, collectionneur passionné de tout ce qui touche à La Boum, et qui n’a que trente ans. « J’ai vu le film à 15 ans, depuis je le revois tous les trois mois environ. Ce film est spécial, il a quelque chose que les autres n’ont pas. Moi, ce n’est pas de ma génération, ma copine ne comprenait pas trop mon obsession, ou le fait que je passe des heures à chercher sur Internet des pièces pour agrandir ma collection… Alors je lui ai montré le film, elle a bien aimé. Je m’étais dit à l’époque : “Si la copine avec qui tu partages ta vie aime La Boum, t’as tout gagné.” »
Honorine, 40 ans, ne fait pas partie du groupe Facebook, mais sa foi n’en est pas moindre : elle reçoit dans un salon où trône une énorme photo d’une scène culte de La Boum 2. « Je ne sais pas qui de ma génération n’a pas vu La Boum. Honnêtement. Avec une cousine, on passait l’été dans le Gers, et évidemment il y avait des cassettes de La Boum, parce qu’à l’époque il n’y avait pas une maison où il n’y avait pas La Boum enregistré quelque part… Pendant les trois semaines de vacances, on a regardé La Boum 1 et 2 tous les soirs. On était complètement cinglées. » Même si elle a découvert le film douze ans après sa sortie, elle s’est identifiée sans problème au personnage principal. «Pour La Boum 2, j’étais carrément en folie parce que ma mère était enceinte, j’allais donc avoir un tout jeune petit frère comme Vic, je me disais : “Cette année, je vais vivre La Boum.” À un moment, il y a une scène où il a une doudoune, il est tout compressé, et bah, quand je trimballais mon frère dans la rue, je faisais en sorte qu’il soit pareil… Le pauvre. Et j’étais persuadée que cette année-là, ce serait évidemment celle où j’allais vivre comme Vic. Bon ça n’a pas du tout été le cas. Bien sûr, je n’ai jamais vécu ne serait-ce que le quart d’une anecdote de Vic, même celles que j’essayais de fabriquer… » Car quand l’identification échoue, on passe à la copie : « Dans La Boum 2, Philippe écrit le nom de Vic sur toute une page, moi évidemment personne ne me le faisait, j’étais amoureuse d’un mec qui s’appelait Hervé, alors j’écrivais des lignes entières de “Hervé” sur des pages et des pages… Je parlais comme Pénélope aussi, ou j’imitais les intonations de Vic. Je pompais des répliques allègrement, parce que quand tu es fan à mort d’un film, tu es persuadé qu’il n’y a que toi qui le connaît aussi bien. Sauf que bien sûr je me faisais griller. Une fois je suis sortie avec un type, fan acharné aussi, on ne parlait par textos que par répliques de La Boum. Pas les répliques connues hein, mais les petites phrases que seuls les très, très pointus connaissent. » Jeanne, 22 ans, aimerait en dire autant. « Les gens de ma génération ne connaissent pas trop La Boum. En tout cas, pas comme moi, à pouvoir citer par cœur, chaque réplique, chaque intonation… L’un des trucs que j’adore chez ma meilleure amie c’est qu’elle en a la même obsession. Ma génération a eu Skins (série britannique du début des années 2000, ndlr), c’était ça notre truc d’adolescents. À côté, La Boum, c’est des bébés, il n’y a même pas d’alcool, alors que c’est pourtant un thème hyper important à l’adolescence… »
Cafard monstrueux
Tous ces gens qui ont connu des adolescences radicalement différentes, certains avec Tinder, d’autres avec les cabines téléphoniques, ont pourtant ressenti le film de la même manière. Par exemple la dernière scène, en forme d’arrêt sur image de Vic dansant un slow avec un bel inconnu, à mesure que s’écoule la musique lancinante de Vladimir Cosma. « Ce serait difficile de raconter l’ambiance,confie Hervé, mais je me suis senti mal pendant pas mal de mois. Je ne parlerais pas de dépression, mais une grosse déprime, un cafard monstrueux, parce que je n’arrivais pas à être à la hauteur du personnage de Mathieu. Moi, il ne m’arrivait pas ça… La scène finale me hantait, avec tous les jeux de lumières de la boum, à chaque fois elle me laissait complètement sonné. » Jeanne : « La dernière scène à chaque fois, c’est une tristesse infinie. La première fois que je l’ai vue, c’était suffoquant. Il faut éteindre, aller dans ton lit, toute seule dans le noir, tu as une impression d’abandon parce que les personnages te manquent déjà, et tu te dis : “Mais pourquoi ça ne m’arrive pas à moi, ça ne m’arrivera jamais.” Aujourd’hui, je le revois dix ans plus tard et je suis plus épanouie du côté amour et amitié, mais quand même, ce pincement au cœur revient à chaque fois. Pire qu’un pincement en fait, c’est juste hyper douloureux. Putain, je tuerais pour qu’un mec me dise : “Je deviens fou, c’est toi mon traumatisme…” »
Sur le groupe Facebook aussi, beaucoup confient être hantés par cette scène de fin, et sortir du film avec la même envie : celle d’être Vic ou Mathieu, d’avoir des amis, de sortir en soirée… Et surtout, d’être amoureux. Les Boumeurs de tous âges, c’est autant de gens qui ont découvert l’amour avec le film, et en ont tiré leurs référentiels. Leur plus gros point commun, c’est peut-être d’avoir eu comme modèles amoureux Vic et Mathieu, puis Vic et Philippe, puis les parents Beretton, et de garder en tête les conseils de relation que Poupette, l’arrière-grand-mère extravertie, égrène pendant les films. « Ah clairement ! “On peut tout se pardonner dans un couple sauf ce qu’on n’a pas fait”, ce que Poupette dit à un moment, ça a influencé plein de mes décisions de vie, affirme Jeanne. J’ai vu La Boum 2 à un âge où les filles sont obsédées et tétanisées par la première fois, qui est un des thèmes du film… Tout est si vrai… La première fois que j’ai couché avec un garçon, j’ai tout de suite pensé à La Boum. Et même pour après : les parents doivent surmonter une infidélité, et ensuite la promotion du père qui nécessiterait qu’il déménage, sa femme qui ne veut pas abandonner sa carrière mais qui ne veut pas briser son mariage… » Hervé, Boumer dès la sortie, va même plus loin : « Dans quelques années, quand j’aurai des petits enfants, je ferai tout pour être un Poupette homme. En fait je rêve d’une suite, avec Sophie Marceau en grand-mère, comme ça il y aurait vraiment un film de Sophie pour chaque étape de ma vie. »
C’est peut-être ça qui fait que l’anachronique La Boum survit au temps. Ni téléphones portables, ni alcool, très peu de maquillage, aucune scène de sexe ou de nudité, et des façons de faire que les millennials jugeraient préhistoriques, mais des concepts bel et bien éternels : le premier baiser, son attente et sa réalité, les galères de l’amour, la naïveté adolescente et la difficulté pour les enfants et parents de se comprendre. Claude Pinoteau le remarquait aux projections japonaises : « Quand, à Osaka, nous avons vu les petits Japonais rire aux mêmes moments que les petits Français et être émus aux mêmes moments, on s’est dit qu’il y a quelque chose d’universel dans les amours adolescentes. » Et d’intemporel. Honorine : « Le “elle a 13 ans” du film ne veut plus dire la même chose aujourd’hui. Aujourd’hui les ados sont extrêmement sombres, ils écoutent des musiques plus dures, écrivent des citations sur Instagram sorties de l’au-delà comme s’ils avaient tout vécu, ils font plus vieux que leur âge, couchent plus tôt, se foutent plus de la notion de couple, se parlent mal… À l’époque, ils étaient un peu crétins et rigolos. Vic est saine. » Derrière la déclaration, une façon de dire que les Boumers sont devenus à leur tour des adultes, parfois incapables de comprendre les bizarreries liées à l’adolescence ? « Là où je réalise que j’ai pris un coup de vieux ? sourit Honorine. Eh bien quand j’étais petite, je me disais : “Il est moche le père.” Alors que la dernière fois que j’ai vu La Boum, je me suis dit : “Il est quand même sexy Claude Brasseur…” » Tous propos recueillis par A.C.