Parad’X : Cannes au 7e ciel
Depuis plus de 20 ans, Eric accueille les habitués et les curieux derrière le lourd rideau de velours rouge, à l’entrée du Parad’X. Au programme de cette institution cannoise, pas de films d’auteur mais du porno pour tous les goûts, à découvrir dans la salle de cinéma privée. Voire plus, si affinités. Par Marine Bohin.
Qu’est-ce que l’on trouve chez Paradise X ?
C’est un lieu de rencontres et un sex shop : on paie un droit d’entrée individuel de 12 euros pour accéder à une salle de cinéma ou à des cabines individuelles, et les gens viennent mater des films. Ils font des rencontres et s’amusent, comme dans un club libertin.
Aucune limite ?
… Aucune limite.
Quel genre de film diffusez-vous ?
Des films hétéro, gays… On télécharge des films sur internet, des scènes d’une demi-heure, on met ça sur des clés USB et on les passe, tout simplement. C’est fini le temps où l’on venait choisir son film pour voir Clara Morgane ! Ça a changé avec internet, depuis vraiment une quinzaine d’années.
Vous changez la programmation pendant le festival de Cannes ? Vous proposez des films un peu plus auteurs ?
(rires) Non, mais les horaires changent… On ouvre qu’en journée (le lieu est ouvert de 12H à 23H pendant le festival nldr) c’est compliqué la nuit, les gens vont sur les plages, font la fête, après ils sont bourrés quand ils viennent ici… Mais la fréquentation double littéralement pendant Cannes. On n’a jamais eu de stars par contre, j’aimerais bien mais non, juste des festivaliers ! Les stars n’ont pas envie qu’on les voie. Comme on dit : vivons heureux, vivons cachés !
Quelles sont les vidéos qui marchent le mieux ?
Clairement les vidéos avec des femmes trans.
C’est quoi la chose la plus dingue qui se soit passée ici ?
On a eu un mort, une crise cardiaque dans une cabine de visionnage… On l’a retrouvé mort, assis devant un film, c’était un client fidèle, très âgé… il a eu une belle mort. Une fois, un autre client, un habitué lui aussi, nous avait acheté une poupée gonflable. Je lui avais montré comment mettre les vibreurs… Il est parti à la gare pour rentrer sur Antibes, et la poupée s’est mise à vibrer dans son carton… Sauf qu’on était en plein plan vigie-pirate ! C’était peu après les attentats de Paris. La police a entendu le bruit qui venait de ses bagages, ils ont fouillé et il a dû sortir la poupée en pleine gare de Cannes ! Mais tout s’est bien fini, ils la lui ont rendue.
Parad’X, 13 rue des Mimosas, Cannes