PIERRE NINEY : « Je n’ai jamais porté de slim »

Il est une nouvelle fois à l’affiche ce 1er novembre dans Mascarade. Depuis notre rencontre avec lui il y a presque deux ans, rien ne semble avoir changé dans la vie de Pierre Niney, qui continue d’enchaîner les projets. Physique de jeune premier, père prof de cinéma, ancien pensionnaire de la Comédie-Française et César du meilleur acteur à 25 ans (un record)… Tout paraît si facile pour lui qu’il peut en devenir parfois énervant. Mais lorsqu’il s’assoit pour parler de son métier, lorsqu’il récite des passages entiers du scénario d’un film tourné deux ans plus tôt (répliques de sa partenaire comprises), on comprend surtout qu’il est né pour faire ça, et qu’il se donne beaucoup de mal pour avoir l’air « facile ».

Pour Amants de Nicole Garcia et Boîte noire de Yann Gozlan – vous avez retrouvé un cinéaste que vous connaissez bien (Gozlan) et vous vous êtes invité dans l’univers d’une cinéaste qui ne vous a pas attendu pour faire des films ; qu’est-ce que ça change dans le travail ? 

Pour moi, un des principaux plaisirs de ce métier, c’est le changement. C’est comme en amour et ce n’est pas moi qui le dis, c’est Molière : « Le principal plaisir de l’amour est dans le changement. » Alors ça ne veut pas dire forcément changer de meuf mais changer des choses du quotidien, des sensations… Dans le travail d’acteur, c’est passionnant de s’adapter à l’univers et à la méthode de quelqu’un. Aujourd’hui, j’ai la chance que des réalisateurs me renouvellent leur confiance, comme Yann, parce que ça veut dire qu’il a raconté son histoire et qu’un des ingrédients, moi, lui a apporté le goût qu’il voulait dans son truc. 

Pour incarner ce mec ordinaire qui doit rendre intelligible le monde de la sécurité aérienne pour le spectateur, comment vous préparez-vous ?

J’adore le côté journaliste de la préparation : je rencontre les gens qui font vraiment ces métiers et je prends des notes ou j’enregistre avec mon téléphone, si je sens que ça ne va pas les intimider. Le mec qui correspond exactement à mon personnage n’est pas toujours le meilleur interlocuteur et pour Boîte noire, par exemple, c’est le chargé de communication du BEA (Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile, ndlr) qui m’a donné une vision d’ensemble de ce qu’ils font. Pour chaque film, j’ai un carnet avec tout ce qui m’intéresse pour mon personnage. Je les garde parce que j’en ai perdu un ou deux et je m’étais dit : « Merde, si ça se trouve un jour, je serai content de les avoir. » Pour Amants, où je joue un dealer, j’ai noté la façon dont on manipule la drogue. Et puis je fais souvent une playlist qui va avec le rôle.

Là, par exemple, vous pouvez nous dire à quoi ces playlists ressemblaient pour Amants et Boîte noire ?

Pour Amants, j’écoutais Bon Iver pour la mélancolie, la nostalgie, et puis Fyfe, un Écossais qui fait des sons un peu plus acidulés, pour ne pas tomber en totale dépression… Sur Boîte noire, il y avait M83 et (Erik) Satie pour le côté mécanique de sa musique, qui correspondaient à ce film un peu « technique », mais aussi des morceaux plus brutaux de Kavinski, pour le côté paranoïaque et parce que j’adore Nightcall avec Jake Gyllenhaal. 


Amants (2021)

Profitons-en pour parler musique : vous qui avez joué dans un clip de BB Brunes en 2011 et de Nekfeu en 2016, vous vous sentez plutôt génération bébés rockeurs ou Rap Contenders ?

Quand j’étais au lycée Claude Monet dans le 13e, j’étais tout le temps fourré avec un passionné de rock. Un jour, en cours de chimie, il nous a juré qu’il remplirait un Zénith avant la terminale, en me mettant au défi de jouer dans une pièce professionnelle dans le même laps de temps. Il s’appelait Adrien Gallo, son groupe s’appelait les BB Brunes et on se foutait de sa gueule gentiment, parce qu’il ne remplissait même pas le Gibus pour les soirées Rock and Roll Friday… Mais neuf mois plus tard, il remplissait un Zénith ! Il m’a clairement battu sur ce pari. J’allais au Gibus les voir, eux ou les Naast, mais en termes de fringues, j’étais un peu le vilain petit canard : j’avais peut-être un cuir mais je n’étais pas très rock, je n’ai jamais eu les boots qu’il faut, je n’ai jamais porté de slim… Moi, j’étais en baggy, parce que j’arrive du roller et du skate. Mon lycée était un peu l’épicentre du rock de ces années-là, mais quand je rentrais dans le 14e, je jouais au basket en club avec Areno Jaz, qui allait faire partie de 1995 (premier groupe de Nekfeu, ndlr). C’est une autre géographie qui m’a amené à Rap Contenders et 1995, puisqu’ils ont grandi entre Porte d’Orléans et le 14e. Je fais un peu de guitare, et la mathématique contenue dans la musique me fascine parce que les possibilités d’émotions sont quasi infinies, alors qu’il n’y a pas tant de notes que ça. C’est inspirant pour un acteur de savoir qu’il existe tant de nuances. 

Vous vous éloignez donc volontiers de la fameuse « Méthode », qui fait pourtant partie intégrante de la mythologie de l’acteur de cinéma…

Je crois qu’il n’y a aucune règle, en fait. « La Méthode » est très utile et très efficace pour certaines personnes mais moi, comme sur beaucoup de sujets, comme dans l’amour, le couple, les relations d’amitié, je crois beaucoup à la customisation, aux choses un peu hybrides. J’ai été visiter la loge de Paula Beer pendant Frantz de Ozon, et elle m’a montré des dessins, des cartographies de son personnage, des pré-dessins de scènes… Elle suivait une méthode qu’un coach faisait avec elle depuis des années et pour Paula, la suivre à la lettre, ça marchait à 200 %… Et c’est une des plus grandes actrices avec qui j’ai joué. Il faut s’adapter et trouver ce qui marche pour soi, c’est tout. Quand je passe six mois avec les pompiers de Paris, en dormant à la caserne et en prenant dix kilos de muscles pour le rôle, il y a aussi de l’Actor’s studio et c’est déjà pas si courant en France… 

Avec le recul, qu’est-ce que ça vous fait d’être, à ce jour, le plus jeune lauréat du César du meilleur acteur ?

J’étais hyper fier et heureux de remporter le César, et ça reste un grand souvenir pour moi, évidemment. Mais ça a donné une espèce de perception aux gens selon laquelle j’aurais tout eu à peine arrivé alors que moi j’ai commencé à travailler à 15 ans et j’ai gagné le César à 25… Pendant dix ans, j’ai fait des petits rôles, parfois très secondaires : à la Comédie-Française, j’ai fait cent représentations où je disais : « Madame, voici Monsieur », littéralement, et en portant un jabot horrible… C’était pour Un fil à la patte, mis en scène par Jérôme Deschamps, et c’était ça, toutes mes soirées, pendant cent jours. 

Il paraît que vous êtes parti aux États-Unis en coupant votre téléphone juste après ce fameux César ; n’est-ce pas une façon très « star-system » de se couper du star-system ?

(Rires) Le vrai truc, c’est que j’avais une session d’écriture prévue là-bas avec Igor Gotesman depuis bien avant, sur mon projet de long métrage, qui ne s’appelait pas encore Sans rire. J’ai gagné le César et, le lendemain, j’étais dans un avion pour Los Angeles. C’était génial parce que j’étais isolé avec un pote, tout de suite dans le travail, mais c’était aussi la plus grosse redescente de ma vie parce que mes agents américains disaient : « C’est le mec qui vient de gagner l’Oscar français ! » Et tout le monde s’en battait les couilles. Les gens me serraient la main sans me regarder : « Yeah, yeah, nice to meet you… » C’était très drôle, et ça m’a tout de suite remis les pendules à l’heure.

Une carrière américaine, c’est quelque chose qui peut vous faire rêver ?

J’ai déjà fait des general meetings, qui sont des rendez-vous sans but ni dessein où tu passes la journée dans ta voiture pour rencontrer plein de gens à Los Angeles et c’est un truc qui m’a un peu… fatigué. Tout ça pour aboutir à des propositions de frenchie dans un film américain, qui se résume à son accent français. Le fantasme est un peu redescendu. Maintenant, j’adore cette langue que je trouve très permissive, pour un acteur, et que j’ai la chance de parler quotidiennement, puisque ma femme est australienne. La culture américaine du cinéma te permet de faire des personnages plus tranchés, plus hauts en couleur, et je crois que la langue participe beaucoup à ça… Les bandes annonces qui commençaient par : «  In a world where everybody seems to be…» Ça ne marcherait jamais en français, même si on trouve ça classe en anglais… « Dans un monde, où tout le monde… » Qu’est-ce qui vous prend les gars, vous avez pris des acides ? Je lis encore des scénarios : j’en ai reçu un avant-hier pour un film avec Cara Delevingne que j’ai trouvé intéressant… Mais pas au point de le faire.

Il paraît aussi que vous avez renoncé à un casting pour Spiderman quand vous avez compris ce que ça impliquait comme contraintes ?

Bon alors, le fantasme est devenu : « Pierre Niney a décliné le rôle de Spiderman », mais non : j’ai décliné de me faire bâcher au casting de Spiderman ! Mes agents chez UTA m’ont proposé de passer le casting au moment où ils faisaient le reboot, avec Tom Holland. Moi, je suis un fan complètement fou de Spiderman : je lis les comics depuis que j’ai 8 ans, j’ai vu tous les films, je joue à tous les jeux vidéo… Je suis à 40 % sur le dernier, là, mais je serais à 100 % si je n’avais pas d’enfants, qu’on soit clairs là-dessus. Du coup, j’étais super intéressé, mais ils m’ont dit : « Sache juste que si t’envoies ta tape, tu seras locké pendant six ans par Marvel, machin… » Je me suis dit que jamais j’allais être heureux, que je ne donnerai pas six ans de ma vie si je veux faire du théâtre, des films français… Et puis quel intérêt pour eux de prendre un Français qui doit travailler quatre ans pour ne plus avoir d’accent ? Je ne vois aucun monde parallèle dans lequel ça se passe…

Boîte Noire (2021)

Vous faites partie des acteurs qui aiment se voir sur le combo pour travailler, ce qui est parfois mal vu, en France…

Ce qui est très hypocrite en France, c’est que notre physique, notre visage, c’est notre outil de travail ! Est-ce qu’on serait surpris qu’un peintre qui prépare une exposition travaille les lumières autour de ses tableaux, qu’il prenne soin de choisir le lieu ? C’est avec ça que les gens vont me projeter dans des rôles, avec ça que je travaille pour les trente prochaines années, inch’allah. Ça m’avait choqué d’entendre sur un tournage quand j’étais jeune : « Elle est trop casse-couilles, la meuf, à toujours être remaquillée, machin… »

Et en regardant le combo, vous vous intéressez aussi à la mise en scène ?

Je suis passionné par la composition d’un cadre au cinéma et je me suis épuisé, quand j’étais jeune, à prendre un objet à tel moment, à lever le sourcil sur telle réplique pour découvrir en voyant le film que c’était un plan large, qu’il y avait un mouvement de caméra ou des figurants qui passaient par là… J’ai plein de potes acteurs qui ne regardent pas le combo parce qu’ils n’aiment pas se voir ou que ça ne les aide pas. Moi, je peux ne pas y aller, ça dépend du réalisateur : je n’y allais pas avec Ozon mais il y va rarement lui-même parce que c’est lui qui filme. Et puis il y en a d’autres qui m’invitent à le faire. C’est rarement pour me regarder moi-même, ou me demander si je suis beau…  Le combo te donne une vision d’ensemble de ce qu’on est en train de faire.

Quel serait le film sur lequel vous avez le plus travaillé ?

Yves Saint-Laurent, parce que c’était quelqu’un de très différent de moi dans la manière de parler, de penser, de bouger… Après, pour le film de François Ozon, Frantz, c’était de l’allemand et du violon… Il fallait que je joue toutes les bonnes notes en bougeant l’archet dans le bon sens, même si à l’arrivée ce n’est pas moi qui joue dans le film – et heureusement pour tout le monde. Pour l’anecdote, j’ai répété le violon pendant cinq mois avec une prof de violon que je détestais parce que c’était trop dur, et puis le jour du tournage, on fait six prises et elle nous dit que la quatrième est miraculeuse… Quatre jours plus tard, François Ozon m’appelle et me dit : « Il y a eu un souci, ils ont brûlé des prises au labo », parce qu’on tournait en pellicule. Et la quatre avait brûlé, forcément.

Avec un père professeur de cinéma, est-ce qu’il y a des choses qu’on ne peut pas regarder ?

Alors non, pas du tout… Mon père avait une cinéphilie très large, qui va vraiment de Hitchcock à Chris Marker en passant par Ophuls et Jerry Lewis. Il m’a aussi initié à Buster Keaton, et j’ai trouvé un truc qui m’a marqué : le burlesque et les acteurs qui utilisent leur corps. J’ai aussi connu un vrai déclic en voyant Le Dictateur. C’est d’une élégance folle, d’être drôle pour parler de vrais sujets. On n’avait qu’un magnétoscope, pas la télé, et ça a carrément joué sur mon rapport au cinéma parce que j’ai regardé plus de films, je me laissais moins porter par ce que les chaînes passaient. 

Vous aviez dit que c’est un spectacle de François Morel, alors que vous étiez tout jeune, qui vous a donné envie de jouer la comédie ?

En fait, non : je me suis rendu compte que je mélangeais deux spectacles… Je ne veux plus le raconter, ce truc, parce que François Morel est venu m’en parler et j’ai dit : « Ouais, ouais ! » Avant que ma mère me dise que je mélangeais… Ce qui est vrai, c’est que lorsque j’avais six ans, j’ai interpellé l’acteur qui était sur scène pendant une pièce de théâtre, et qu’il a arrêté de jouer pour me répondre… Toute la salle a rigolé, et un petit dialogue s’est instauré entre un enfant de six ans et l’acteur principal. Je m’en rappelle vivement, de ça, de ce gars qui joue et régale tout le monde, qui a de la répartie… J’ai mélangé ce souvenir-là avec celui d’un spectacle des Deschiens, avec François Morel, et j’ai raconté ça dans la presse, comme un nul. Maintenant, quand je le croise, je suis très gêné… Je crois qu’il a eu un doute en plus, parce qu’il m’a dit : « T’es sûr ? »

Yves Saint-Laurent (2013)

Comment est venue l’envie d’écrire, de réaliser ?

Quand j’avais 9 ou 10 ans et pendant un mois à peu près, mon père avait une caméra VHS qu’il ramenait à la maison le soir parce qu’il faisait des exercices avec les étudiants pendant la journée. C’était un objet rare, à l’époque. Il nous avait laissé une cassette vierge et on faisait des films d’horreur avec ma sœur et son nounours, qu’on appelait « cochonours » : on lui avait mis un couteau dans les mains et il voulait me tuer. On avait pris du ketchup pour le faux sang, et mon père avait monté le truc pour nous faire plaisir. Plus tard, ado, j’ai eu mon premier Mac et je filmais sans arrêt avec la caméra qu’il y avait à l’avant : je faisais des babysittings et quand les petits étaient couchés, je posais le Mac sur un fauteuil à roulettes pour faire des travellings dans le couloir, puis je montais ce que j’avais… Ensuite, j’ai carrément amené le Mac sur le tournage d’un de mes premiers films, Réfractaire. Le réalisateur avait eu le flair de prendre Guillaume Gouix, Swann Arlaud, Arthur Dupont, Grégoire Leprince-Ringuet… On s’est tous retrouvés enfermés dans une grotte, toute la journée pendant un mois et demi, et c’est des délires pas possibles parce qu’on pétait un câble, qu’on s’est fait virer de deux hôtels… Ça compte parmi les plus grands fous rires de ma vie et j’en ai fait un long making-of.

Comment expliquez-vous que vos premières expériences derrière la caméra ou au scénario penchent vers la comédie, avec Casting(s) et bientôt Sans rire, votre premier long métrage en tant que cinéaste ?

J’adore la comédie, mais c’est un genre difficile à réussir et il y a très peu d’émulation, en France, pour les auteurs doués. Quand on sort d’une école de cinéma aujourd’hui, il y a tellement de lauriers pour les gens qui font du drame et tellement peu pour la comédie que ce n’est pas très tentant de s’y plonger… Et puis, il y a ce snobisme qui fait que ça va être compliqué de défendre The Mask ou Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre à une table de cinéphiles. Il faut souvent que les acteurs de comédie soient morts pour pouvoir dire que ce sont de grands comédiens. Et encore, quand il y a une rétrospective de Funès à la Cinémathèque française, ça fait encore débat. C’est fou ! Bref, il y a un vrai déficit. Et du coup, si je développe ce genre de projets, c’est simplement parce que je ne reçois pas de scénarios dans cette veine assez ambitieux ou assez travaillés… Et en comédie, si les gens ne rient pas, t’es mort. 

Et quand on vous propose le troisième volet d’OSS 117, c’est impossible de refuser ?

C’était évident que j’allais le faire parce que je suis ultra-fan mais justement : ce sont des comédies qui se donnent du mal pour faire rire, avec une grande application dans la direction artistique, le jeu, la mise en scène, le pastiche… Ils ont commencé à tourner sans moi mais je venais aux studios de Bry-sur-Marne pour essayer des costumes, des perruques, pour trouver le look du personnage. Le premier jour, après les essayages, on m’a emmené les montrer à Nicolas (Bedos) sur le plateau. Là, on est rentré dans un décor extraordinaire de palais de dictateur africain, hyper chiadé, et j’ai vu Jean (Dujardin) en smoking, sublime, avec le petit sourcil relevé de Hubert de la Bath et sa connerie dans le regard, qui vient vers moi en disant : « Ça va, Serge ? » J’ai eu une sensation digne de La Rose pourpre du Caire ou de Last Action Hero : mon héros sort de l’écran et j’ai le droit de jouer avec lui ! C’était la première fois que ça me faisait vraiment ça au cinéma. 

Le docteur Juiphe de La Flamme, on vous en parle beaucoup dans la rue ?

Ça revient déjà de temps en temps avec son double coup de fil, mais on me parle encore souvent d’Yves Saint-Laurent parce que beaucoup de gens m’ont connu comme ça, on me fait le  « Yepa ! » de Five qui continue de toucher les jeunes… Puis il y a le : « Alors, elle embrasse bien Virginie Efira ? », qui m’a poursuivi quelques années et qui n’est pas la question la plus fine qu’on m’ait posée…

Alors que le reste du monde commençait à partager sa vie privée sur les réseaux sociaux, vous avez choisi de réserver vos prises de parole à certaines causes seulement…

Aujourd’hui avec les influenceurs, c’est devenu un métier de partager sa vie privée mais sans juger personne, moi mon métier, c’est raconter des histoires. Les acteurs que j’admire sont des gens sur qui j’arrive à projeter des choses, donc je n’ai pas vraiment envie de connaître comment ils font la cuisine… Il y a plein de choses que je n’ai pas envie de savoir sur Matt Damon et DiCaprio. Pour ce qui est de l’engagement, il faut savoir que 99 % de mes avis, je les garde pour moi. Je me permets d’évoquer l’écologie parce qu’on est la première génération à s’en soucier, et que je pense que la survie de l’humanité est en jeu. Je me dis que c’est peut-être assez important pour en parler, non ?

Interview paru dans Sofilm n°83.