CRAZY BEAR d’Elizabeth Banks
Précédé d’un buzz énorme sur internet façon Des serpents dans l’avion et large succès au box-office U.S., Cocaine Bear débarque en France sous le doux nom de Crazy Bear. Une comédie horrifique franchement bien viscère.
Cocaine Bear, l’ours accro à la coke, le « Pablo Escobear ». La blague aurait pu naître sur un bout de canapé entre un pétard et une partie de console mais semble bel et bien tirée de faits réels. À l’automne 1985, les autorités du comté de Fannin furent tout aussi surprises de trouver le cadavre d’une femelle ours de 80 kilos gisant aux côtés d’une quarantaine de pains de cocaïne éventrés sur l’humus du parc national de Chattahoochee, à la frontière sud du Tennessee. L’enquête du FBI révèlera que la cargaison avait été relâchée dans la nature par le trafiquant Andrew C. Thornton, lorsque cet ancien agent des stups passé du côté obscur s’était rendu compte qu’il avait chargé son avion de contrebande avec beaucoup trop de marchandises. Lui-même aura été contraint de sauter de l’appareil, sans parvenir à ouvrir son parachute au moment de l’atterrissage…
White power
Et si la trame pour un film d’action semblait toute trouvée, c’est à cette question que le scénariste Jimmy Warden a préféré répondre : qu’est-ce qu’un ours défoncé à la cocaïne aurait bien pu faire de ses dernières heures de survie ? Réalisé et produit par Elizabeth Banks (qui a gagné ses galons en tant qu’actrice chez Judd Apatow et tourné dans une trentaine d’autres comédies avant de passer derrière la caméra), le résultat est tout simplement à la hauteur de nos attentes : à la fois sommaire et totalement délirant. Les distributeurs français peuvent bien l’avoir renommé Crazy Bear (on ne se refait pas), le film ne montre jamais autre chose qu’un ours camé jusqu’à l’os laissant sur son passage une poignée de victimes toutes aussi allumées les unes que les autres lors d’un carnaval sanguinolent de vannes et d’horreurs en tout genre. Mention spéciale à la garde champêtre traînée façon Vercingétorix et aux préados sous stups qui dynamitent la comédie d’aventure familiale à la Spielberg. Hommage également à Ray Liotta, décédé en mai dernier, qui laissera donc son public sur une série Z à prendre au millième degré, rythmée par une bande-son années 80 qui lui colle parfaitement à la peau. Une seule morale à tirer de tout ça : dites « non » à la drogue (ou alors de manière raisonnable, enfin vous faites ce que vous voulez), mais surtout : dites-oui à Cocaine Bear.