GILBERT MELKI : « Le Marais dans les années 50, c’était un coupe-gorge ! »

– Interview : GILBERT MELKI (patron) –

Comment devient-on la gueule la plus intéressante du cinéma français ? Réponse : en zigzaguant entre cinéma populaire (La Vérité si je mens), œuvres d’auteur hors cadre (la trilogie de Lucas Belvaux), séries et films de genre. Gilbert Melki prouve qu’il sait mieux que personne insuffler un supplément d’âme à des personnages peu sympathiques sur le papier. Un supplément d’âme qui prend racine dans l’histoire personnelle du comédien et dont les mots clés sont : culture pied-noire, brocante, Woody Allen et rock. Par Vincent Riou – Photos : Mathieu Zazzo – Collection Christophe L.

On a tendance à voir en vous un « pied-noir » mais en fait vous n’êtes pas issu d’une famille de rapatriés de 1962…
Effectivement, mon père avait deux ans quand il est arrivé en France dans les années 30, mais je ne sais pas bien. En même temps, je me pose la question : pourquoi des Juifs d’Algérie sont rentrés en France, en Europe, alors qu’il y avait le moustachu aux portes… Peut-être qu’ils ne le savaient pas, il n’y avait pas Twitter. Je ne sais pas pourquoi ils sont partis. Ce n’était quand même pas forcément la décision la plus logique, ils seraient partis aux Etats-Unis encore… Peut-être qu’ils n’avaient pas l’argent pour ça.

Les Melki, vous ne savez pas d’où ils viennent à l’origine ?
Je pense qu’ils sont en Algérie depuis des décennies… Je bloque quand même un peu dans la généalogie. Je ne comprends pas pourquoi ils ont quitté l’Algérie dans ces années de turbulences guerrières en Europe. Mon grand-père est mort à ma naissance, et puis il y a une espèce d’omerta chez les gens du Sud. Ils ne parlent pas vraiment, ils sont pas ashkénazes, quoi. Pas le genre à se confier… Quand la guerre éclate, ils sont du mauvais côté de la Méditerranée. Ils ont été obligés de se planquer. Ma grand-mère a dû avoir quinze ou vingt grossesses et il semblerait que mon grand-père ait été un chaud lapin. En tout cas, la contraception, ça n’existait pas. Sous Vichy, sur les quinze enfants, il y en avait déjà six ou sept qui étaient nés. Ils ont tous survécu, à Lyon, dans des combles.

Les Melki plus forts que Jean Moulin !
« Rentrez ici, les Melki ! » Un truc de dingue. Pourtant, bon, ils parlaient français parce qu’on parlait français en Algérie à l’école, avec un petit accent quoi. Mais ils parlaient surtout arabe, et puis ils étaient assez typés, on ne pouvait pas les louper…

Vous pensez que votre oncle Claude, l’acteur, aurait fait une autre carrière s’il n’avait pas eu une gueule typée ?
Dans les années 60-70, c’était toujours compliqué pour quelqu’un qui n’a pas un visage « caucasien » comme dit la police… D’ailleurs pour la population musulmane des années 60 à 80, il n’y avait pas beaucoup d’acteurs typés. En un sens, et même Roschdy Zem me l’a dit, Claude a été comme Mouloudji : les gens l’aimaient bien car il leur ressemblait.

De votre oncle Claude vous avez dit qu’il s’était placé volontairement hors du système, mais qu’il avait un énorme besoin de reconnaissance. Pourtant, il a été un des acteurs fétiches du réalisateur de la Nouvelle Vague, Jean-Daniel Pollet.
Pollet disait que sans lui, il était perdu. Ils avaient ce genre de relation. Pollet a un peu été son père, son mentor. Ils étaient bien ensemble, ils picolaient. Je sais qu’à un moment ils allaient boire des coups à la Coupole. Parfois avec Polanski, avec Godard. Après, quand on a une telle complicité avec un metteur en scène, se projeter avec les autres, c’est compliqué… Claude, quand il a été repéré par Pollet, il n’était pas acteur. C’était dans un bal, il savait super bien danser, il avait cette capacité à savoir se mouvoir. Dans la famille, on a ça en nous. Donc Pollet l’a choisi aussi pour ça et il l’a montré ensuite dans un film sur le tango… Pollet, moi je ne l’ai jamais vu mais il fait partie de mon imaginaire. Dans les réunions de famille, j’entendais souvent la question récurrente : « Alors Claude, tu tournes encore avec Pollet ? » Sinon j’entendais aussi les clichés. Dans certaines familles, et pas seulement les « bonnes familles », être acteur c’était forcément être drogué, homosexuel ou dilettante…

Pourtant vous venez d’un milieu d’autodidactes attirés par les arts, non ?
Personne n’avait fait d’études, mais certains de mes oncles possédaient des galeries d’art, rue de Seine, là où il fallait être. Il y avait les beaux costumes, les belles voitures. Ça parlait de musique, de peinture, moins de cinéma et de littérature. Moi à 11 ans, j’écoutais les Beatles et les Rolling Stones, avec mes tantes et mes oncles. Je me souviens parfaitement du jour où un de mes oncles se ramène avec l’album Sticky Fingers sous le bras. Tout le monde était mort de rire : « Ah, Ah, regarde la braguette ! » Mon père, lui, il était antiquaire. Plus dans la rue, quoi ! Mes oncles étaient beaucoup plus malins, plus à l’aise avec, on va dire, la bourgeoisie, les intellos, le Flore. Mon père, pas du tout. Avoir une conversation normale avec des gens socialement supérieurs, ça n’a rien de naturel pour lui. Il ne faisait pas de courbettes, il aurait dû en faire. Il faut en faire un peu de temps en temps. Il était à Saint-Ouen, aux puces, et puis ensuite il a eu un bouclard, boulevard Voltaire. Dans notre deux pièces on était entourés de tableaux, de meubles Louis XV, d’horloges, de bronzes, de Gallé… Mon milieu c’est ça, l’artistique et la tchatche, la répartie, le folklore.

Vous avez un oncle qui expose Poliakoff pour la première fois en France.
Oui. Ils pouvaient s’extasier devant un Poliakoff, un Degas, il y avait de l’art contemporain chez ma grand-mère… et en même temps, ils avaient un côté voyou, parce que c’était l’époque où ils vivaient dans le Marais, rue du Petit-Musc, rue Beautreillis, tout ça. Le Marais dans les années 50, 60, c’était des coupe-gorges quoi, tout le monde se fritait, c’était la banlieue, les mecs se garaient n’importe comment, ils s’engueulaient avec les flics, ça s’alpaguait, ils aimaient bien ça. J’aime beaucoup Woody Allen. On croit qu’il est intello mais son père connaissait les voyous, lui aussi. Comme Scorsese, il fait souvent référence dans ses films à ce milieu : celui de Brooklyn, du quartier de Little Italy… Donc moi leurs films me parlent. Il y a pas mal de points communs entre les Italo-Américains et les feujs : ce sont des gens qui se démerdaient, qui se faisaient insulter, parfois ça partait en baston. Et puis, il y a ce sens de la grande famille, du clan. La mère de Woody Allen dans un documentaire, elle lui dit : « T’aurais dû faire pharmacien, au moins t’aurais gagné ta vie ! » Le mec, il a déjà quarante films au compteur, il est super connu mais sa mère s’en fout. Ça me fait beaucoup rire ce genre de trucs. Quand je vois un Woody Allen, ça me rassure. Je me dis qu’on peut s’en sortir.

Vous avez dit que votre Bar Mitsvah, c’était un peu Les Affranchis de Scorsese. Dans quel sens ?
Dans le film de Scorsese, il y a cette scène où le gamin qui joue le personnage de Ray Liotta jeune sort de son procès. Toute la bande l’attend en bas, tous le prennent dans leurs bras et lui font « Hééééééé !» Et lui, il répond : « Bah quoi, je me suis fait prendre.» Et le personnage de De Niro répond : « Ouais, mais t’as pas balancé. » Eh bah moi c’était « Héééééé… » Ils me filaient de l’oseille, des paquets de Gitanes, de Marlboro, en me pinçant les joues, et ils me portaient genre « t’es un homme, maintenant ». Limite fallait qu’il y ait des gonzesses autour quoi. C’était viril, mais surtout ils étaient très drôles.



Le cinéma est une passion ancienne ?
Quand j’étais gamin et qu’on allait au cinéma, il y avait l’entracte. Des gars montaient devant l’écran, jouaient de la gratte ou faisaient les clowns, et le film recommençait. On restait trois, quatre plombes au cinéma, il n’y avait pas six séances par jour hein. Il fallait faire la queue. Je ne suis pas nostalgique, mais c’est un autre monde, une autre vie. Quand j’habitais rue de la Roquette, il y avait l’embarras du choix. Le cinoche c’était la principale activité, ça coûtait que dalle, les places à deux, quatre francs. Il n’y avait pas de pop-corn, on allait à la séance et puis voilà. Je me souviens être allé voir West Side Story dans le cinéma qu’il y avait avant l’Opéra Bastille. C’était le carton, tout le monde en parlait. Moi j’avais vachement de mal avec l’acteur qui faisait l’amoureux transi. Il m’énervait, trop mielleux. Donc à la fin quand il meurt, j’étais plutôt content. Moi j’aimais plutôt les mecs qui dansaient, les bad boys.

C’était quoi votre rapport à l’école ?
Déjà j’y allais en cagoule ! J’ai l’impression d’être né en 1914 quand je raconte ça, mais sur les pupitres, il y avait quand même des encriers… Pour moi, ça s’est bien passé jusqu’au collège et ensuite, c’est devenu un peu n’importe quoi. Quand on arrive d’une famille bigarrée, bizarroïde, forcément on cherche sa place. D’ailleurs, on retrouve ça aujourd’hui dans les quartiers difficiles. Quand les parents sont immigrés, qu’ils n’ont pas les codes de l’école, ou en tout cas de l’école française, il n’y a pas de transmission d’un vécu, pas de suivi. Donc, très vite j’opte pour une formation à l’artisanat. Je fais une école d’ébénisterie, je commence après la cinquième. Et puis ils me virent au bout de trois ans… J’avais la varlope et tout, le bleu de travail. C’était l’école Faidherbe hein, un peu en dessous de l’école Boule. A 16 ans, je me souviens avoir dit à mon professeur : « De toute façon Monsieur Urvois, moi j’ai pas envie d’être ébéniste, j’ai envie d’être acteur.» Et comme le mec était très sympa, il m’a juste répondu: « Bah mon gars il faut faire ce qu’il te plaît, si c’est ce que t’as envie de faire, faut y aller.»

A cette époque, vous êtes à fond dans le rock.
On commence à jouer un peu de la gratte avec mon frère, des potes à moi, on adorait ça. J’adorais la musique plus que le cinoche à l’époque. J’ai vu énormément de concert, en 82-83 j’ai vu Bowie, les Stones, Talking Heads, Iggy Pop… Mais aussi beaucoup de funk, en 80, Earth Wind and Fire au Palais des sports, James Brown. Et du reggae, je me souviens de Yellowman à la Mutualité. Dehors il y avait des émeutes parce que les rastas voulaient rentrer, c’était dément. On s’est vraiment fait plaisir à cette époque. Pour les concerts, j’allais parfois aussi au Palace (boîte de nuit mythique du Paris des 80s, ndlr). Pas pour les soirées privées. Déjà on ne me laissait pas rentrer, mais surtout le Palace c’était pas pour moi, j’étais pas structuré mentalement pour sortir comme ça, avec des gens qui prenaient des trucs, des drogues, qui sortaient tous les soirs et partaient bosser après. C’est après que c’est venu…

Comment vous vous inscrivez à votre premier cours de comédie ?
J’avais un pote à l’époque qui voulait être acteur comme moi, et on aimait les mêmes films. Et puis un jour ce pote revient avec un prospectus, des cours de théâtre pas très loin de chez lui dans le XXe arrondissement, en haut de la rue Ménilmontant. « Allez, viens, ouais, j’ai envie d’être acteur.»« Ouais, moi aussi, c’est pas mal, on sait pas trop quoi foutre en même temps hein ? » Moi je suivais mon pote, « bon, toute façon on va pas aller au conservatoire, attends, Racine, les vers, ça me fait chier quoi ». On voulait être Marlon Brando. J’avais lu des bouquins sur lui et il s’avérait que c’était un fou, hein ! Donc, ensemble, avec ce pote, on se retrouve à Ménilmontant, chez un type qui s’appelle Bernard Ortega.

« En cellule, je vois des gens… Je ne savais pas que ça pouvait exister.
Des mecs complètement défoncés, mais aussi des jolies filles genre mannequin qui se tenaient le ventre, recroquevillées. J’ai flippé. »

Et pour payer cette période d’aspirant comédien vous vivez comment ?
Je bosse dans le Sentier, dans les boutiques de fringue, je vends des costards à des flics, ils venaient avec leur femme, ils prenaient quatre, cinq costumes en même temps. Je l’ai su que c’étaient des flics parce qu’un jour, j’étais avec un pote, et j’avais un petit morceau de shit sur moi. A l’époque, c’était le Graal. Je prends le métro, je croise le regard de deux flics qui me matent. Ils m’arrêtent et trouvent le shit sur moi. « C’est quoi ça ? C’est pas du shit ça ? » Ils me mettent une menotte et m’accrochent à je ne sais plus quoi dans le métro. Mon pote, lui, réussit à se casser. A l’époque, je vis encore chez mes parents. Bref, ils me fichent comme dans un film, face, profil. En cellule, on était une quarantaine. Je vois des gens… Je ne savais pas que ça pouvait exister. Ça ressemblait à la cour des miracles avec des mecs complètement défoncés, mais aussi des jolies filles genre mannequin qui se tenaient le ventre, recroquevillées. Elles devaient être en manque. Toute la nuit, j’ai flippé. Grosse inquiétude aussi du côté de la famille, évidemment, quand on me relâche après une nuit. Bref je reviens dans la boutique de fringues travailler le lendemain et là se pointent les deux mecs qui m’avaient arrêté et qui me regardent comme ça : « Ça va ? », « Bah ouais », « On peut avoir un costard ? », « Bah ouais ». C’est comme ça que j’ai su qu’on avait pas mal de flics dans la clientèle.

Les cours de comédie, vous les enchaînez. Mais vous passez des castings ?
Je ne sais pas comment on passe des castings, je ne sais pas qui est qui, et, de toute façon je n’avais pas de réseau… Et puis à l’époque, je n’ai pas du tout confiance en moi. Affronter le monde des castings, avec des gens qui vont me mater, me mettre mal à l’aise, me juger, je me dis que c’est au-dessus de mes forces. La mise en concurrence, je ne me vois pas du tout jouer ce jeu, alors je passe à côté de trucs… Et puis à force de faire des cours je rencontre des gens, des acteurs qui travaillent plus que moi. Dans l’un de ces cours, il y avait Mathieu Amalric, qui m’a fait jouer dans un court métrage plus tard. Il devait avoir 20 ans, il était avec une fille qui s’appelle Nathalie Boutefeu et qui est actrice aussi. A cette époque-là, Mathieu voulait être réalisateur. D’ailleurs il filmait des scènes du cours de théâtre.

Dans votre filmographie, le premier long métrage qui apparaît c’est Betty de Claude Chabrol. Pourtant, au lieu de vous en vanter vous racontez sans souci que vous avez été coupé au montage.
Oui, et je l’ai dit, il y a beaucoup d’acteurs qui ne le disent pas… A l’époque, j’étais barman dans un café à Faidherbe-Chaligny et il y avait la belle-fille de Chabrol, Cécile Maistre, que j’aimais beaucoup. Elle venait là, je lui dis que je suis acteur – enfin, j’étais acteur derrière un bar quoi – et elle prend une photo de moi. Deux jours après, elle me la montre et me dit : « Tiens, j’ai donné ça à Chabrol, c’est bon, si tu veux le faire, il y a cinq jours de tournage dans un film qui s’appelle Betty. » Voilà. J’avais une petite séquence avec du texte, entre Marie Trintignant et Stéphane Audran, et je pense que je n’ai pas assuré ou bien j’avais le trac. Toujours est-il qu’il l’a coupée, et il a certainement eu raison, il était fort ! Bref, je m’en fous, c’est mon premier cachet. Je n’ai pas d’agent, et c’est le directeur de prod’ qui m’appelle, et il me dit : « Ouais, bon, pour ce rôle-là ce que je peux vous donner c’est 2 500 francs par jour. » J’étais tellement fauché, c’était très bien à cette époque. J’ai pris. Et puis quand c’est les cinq seuls jours de travail d’acteur de l’année, on prend !

Pour décrocher un rôle dans La Vérité si je mens, vous faites preuve de tout ce dont vous avez été incapable jusqu’alors : initiative, culot. C’était un ultime baroud d’honneur ?
J’étais avec une fille à l’époque, une Italienne. C’est elle qui m’a montré une annonce pour un casting de figurants. Elle me dit : « Regarde, ils cherchent des gens typés pour faire un film dans le Sentier. » Je lui fais : « Mais je suis pas typé moi ! » « Oh écoute ça va, si, si, t’es quand même un peu typé. Essaie quand même », elle me dit. Donc j’envoie une photo à la prod’ de la figuration, et je dis au type : « Moi c’est pas de la figuration que je veux faire, je veux rencontrer le réalisateur et les producteurs, etc. » Il me regarde et me file les infos, peut-être bien qu’il m’a pris pour un dingue. Donc je sors, j’appelle, le lundi il me file le texte, le mercredi je passe l’essai, le vendredi je décroche le rôle. On peut donc dire que ma vie a changé en une semaine. Je me souviens, je voyais Karine Viard à cette époque, et elle me disait : « Bah dis donc putain toi, moi j’en ai fait des films, toi t’en fais un et tu fais 5 millions d’entrées, bah mon pote ! »

Après La Vérité, le succès est tel et votre personnage tellement marquant que c’est comme si vous aviez été depuis longtemps dans le paysage. Vous travaillez facilement, dans la foulée ?
Il y avait des gens qui disaient aux directeurs de casting quand ils voulaient me rencontrer : « Mais vous êtes sûr qu’il n’a pas l’accent pied-noir dans la vie ? » En France, on n’est pas dans un cinéma d’incarnation, on est dans un cinéma naturaliste. Donc les gens sont stupéfaits qu’on arrive à s’approprier un personnage comme celui-là ou celui de Vendeur. Ça ramène à ce que je disais sur ces acteurs américains, ou même italiens, qui arrivent à s’approprier un rôle alors qu’ils ne sont pas culturellement éduqués pour faire ce genre de personnages. Evidemment, je connaissais des pieds-noirs mais j’étais un petit feuj qui aimait David Bowie, qui voulait sortir avec des filles non juives, qui allait aux concerts, fumait un peu de chichon…

Et la famille, quand vous galérez pour commencer votre carrière d’acteur et qu’elle vous voit dans l’émission Sexy Zap sur M6, elle est dépitée ?
Je ne sais pas si la famille l’a vue ! C’était assez marrant, j’étais bien payé en plus, surtout que j’étais fauché. Moi je faisais un personnage d’animateur à la Arthur, parce que je lui ressemblais, tout le monde disait ça, j’étais plus joufflu à l’époque. Y avait des filles du porno qui venaient mais c’était pas du porno, elles étaient un peu dénudées. Par moment, ça me mettait très mal à l’aise. Je pense que je leur plaisais pas beaucoup à ces filles. On enregistrait je ne sais pas combien d’émissions en quatre jours. J’étais droit dans mes bottes. Pour moi, c’était comme quatre jours de tournage, une pige, point barre, on ne refuse pas, je ne sais pas, 7 000 balles par jour à l’époque… En francs hein, mais ça met du beurre dans les épinards.

Aujourd’hui dans le cinéma vous diriez que vous avez réussi à vous créer un réseau, une bande ?
Moi j’alterne entre des gens qui sont dans le cinoche et d’autres qui le sont pas. Je peux organiser des dîners chez moi, mais pas trop de teufs, ce n’est pas que j’aime pas ça, mais le problème c’est qu’il faut ranger après. Donc les teufs, on va dire que si je peux être invité, ça m’arrange.